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Rencontre avec Alba Jiménez, Physiothérapeute en Santé Mentale (Espagne)
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Peux-tu te présenter et décrire ton parcours professionnel ? Je m’appelle Alba Jiménez et il y a quelques mois, j’ai terminé mon […]


Peux-tu te présenter et décrire ton parcours professionnel ?

Je m’appelle Alba Jiménez et il y a quelques mois, j’ai terminé mon Master de Physiothérapie en Santé Mentale, plus précisément orienté Basic Body Awareness Therapy (BBAT). Après avoir terminé mes études de physiothérapie, j’ai décidé de me spécialiser en physiothérapie neurologique, ce qui m’a permis de travailler jusqu’à présent principalement dans le domaine du handicap. Au cours de cette formation (il y a près de 10 ans), j’ai eu la chance d’avoir mon premier contact avec la Physiothérapie en Santé Mentale grâce à Daniel Catalán. Depuis lors, l’idée de Physiothérapie en Santé Mentale est restée en sommeil dans mon esprit, et heureusement pour moi, avec le transfert du Master de l’Université de Bergen (en Norvège) à l’Université d’Almería, cette graine a pu germer dans cette merveilleuse expérience.

Mon intérêt pour la santé mentale n’a pas cessé de croître ces dernières années et découvrir ce domaine en physiothérapie a été l’une des expériences les plus enrichissantes sur le plan professionnel et personnel.

 

Can you introduce yourself and describe your professional pathway ?

My name is Alba Jiménez and a few months ago I finished my master’s degree as a physiotherapist in Mental Health, specifically, in Basic Body Awareness Therapy (BBAT). After finishing my degree, I decided to specialize in neurological physiotherapy, which has allowed me to work mainly in the field of disability until now. During this training (almost 10 years ago) I was lucky to have my first contact with physiotherapy in mental health thanks to Daniel Catalán. Since then, the idea of ​​physiotherapy in mental health remained dormant in my mind like a seed and, fortunately for me, with the transfer of the master’s degree from the University of Bergen (in Norway) to the University of Almería, this seed has been able to germinate in this wonderful experience.

My interest in mental health has not stopped growing in recent years and discovering this field in physiotherapy has been one of the most enriching experiences at a professional and personal level.

Me llamo Alba Jiménez y hace unos meses terminé mi formación de máster como fisioterapeuta en salud mental, en concreto, en Basic Body Awareness Therapy (BBAT) (Terapia de la Conciencia Corporal Basal en español). Tras terminar la carrera decidí especializarme en la fisioterapia neurológica, lo que me ha permitido trabajar principalmente en el ámbito de la discapacidad hasta ahora. Durante esta formación (hace ya casi 10 años) tuve la suerte de tener mi primer contacto con la fisioterapia en salud mental gracias a Daniel Catalán. Desde entonces, la idea de la fisioterapia en salud mental permaneció latente en mi mente como una semilla y, afortunadamente para mí, con el traslado del máster de la universidad de Bergen (en Noruega) a la universidad de Almería, esta semilla ha podido germinar en esta maravillosa experiencia.

Mi interés por la salud mental no ha dejado de crecer en los últimos años y descubrir este ámbito en fisioterapia ha sido una de la experiencias más enriquecedoras a nivel profesional y personal.

 

Qu’est-ce que la physiothérapie en santé mentale et quels sont ses objectifs ? À quels types de patients s’adresse-t-elle ?

La physiothérapie en Santé Mentale est un domaine de la physiothérapie chargé de traiter les personnes atteintes d’un trouble ou d’un problème de santé mentale au moyen de diverses techniques qui utilisent le mouvement comme outil fondamental (dépression, troubles anxieux, schizophrénie, troubles de l’alimentation, etc.). La physiothérapie en Santé Mentale repose sur la relation entre le corps et l’esprit. Nous savons que différents processus mentaux peuvent avoir un effet positif ou négatif au niveau mental, mais travailler avec le corps a également des effets positifs à ce niveau. Dans mon cas, je me suis spécialisé dans le BBAT, où la conscience du corps / mouvement et la qualité du mouvement sont les piliers fondamentaux de la thérapie (avec l’utilisation du massage et de la voix). En réalité, bien que la physiothérapie en Santé Mentale soit axée vers les personnes présentant un type de trouble dans ce domaine, tout le monde peut bénéficier d’une physiothérapie en Santé Mentale. Comme je l’ai déjà dit, le BBAT travaille avec la qualité du mouvement, ce qui offre de nombreuses opportunités: concernant la douleur physique, l’amélioration du mouvement, performances des danseurs, prévention, renforcement des contacts avec chacun de nous, développement de stratégies pour une meilleure gestion émotionnelle, etc…

What is Mental Health Physiotherapy and what are its goals ? What types of patients is it addressing ?

Physiotherapy in Mental Health is an area of physiotherapy that is responsible for treating people with some type of disorder or problem in mental health through various techniques that use movement as a fundamental tool (depression, anxiety disorders, schizophrenia, eating disorders, etc). Physiotherapy in Mental Health is based on the relationship between the body and the mind. We know that different mental processes can have a positive or negative effect at the mental level, but working with the body also has positive effects at the mental level. In my case, I specialized in BBAT, where body/movement awareness and movement quality are the fundamental pillars of therapy (along with the use of massage and voice). Actually, although physiotherapy in mental health is focused on people with some type of disorder in this area, anyone can receive physiotherapy in mental health. As I said before, BBAT works with movement quality, and this offers many opportunities: physical pain, improvement when moving, dancers, prevention, greater contact with all areas of each of us, develop strategies for better emotional management, etc.

La fisioterapia en salud mental es una área de la fisioterapia que se encarga de dar tratamiento a personas con algún tipo de trastorno o enfermedad en salud mental mediante diversas técnicas que utilizan como herramienta fundamental, el movimiento. La fisioterapia en salud mental está basada en la relación que existe entre el cuerpo y la mente. Sabemos que diferentes procesos mentales pueden tener un efecto positivo o negativo a nivel mental, pero trabajar con el cuerpo también tiene efectos positivos a nivel mental. En mi caso, yo me especialicé en BBAT, donde la conciencia corporal y la calidad de movimiento son los pilares fundamentales de la terapia (junto con el uso del masaje y la voz). Realmente, aunque la fisioterapia en salud mental está enfocada a personas con algún tipo de trastorno en este área, cualquier persona puede recibir fisioterapia en salud mental. Como decía antes el BBAT trabaja con la calidad de movimiento, y esto ofrece muchas oportunidades: dolor físico, mejora a la hora de moverse, bailarines, prevención, un mayor contacto con todas las áreas de cada uno de nosotros, desarrollar estrategias para una mejor gestión emocional, etc.

 

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans votre travail ?

En tant que physiothérapeute en Santé Mentale, je trouve continuellement des motivations. Mais si je dois choisir, c’est précisément en observant comment une personne bouge que je peux extraire autant d’informations sur la relation entre son corps et son esprit. Découvrir en tant que physiothérapeute le concept de « qualité du mouvement ». Ce fut un travail intense de découvrir, qu’en tant que physiothérapeute, mes yeux avaient été « éduqués » pour détecter les anomalies, les mouvements pathologiques et, en général, tout ce qui nous a toujours été dit est « faux ». Tout à coup, j’ai réalisé que je ne pouvais pas voir comment une personne bougeait avec tout son être: son corps, son fonctionnement intérieur, ses pensées et ses émotions, son « moi ». Grâce à la physiothérapie en Santé Mentale, cette façon de «voir» a changé et le mouvement est devenu un moyen de diagnostic et une voie pour la santé mentale; et j’adore ce sens de la découverte. Mon autre grand intérêt est sans aucun doute la relation entre le physiothérapeute et le patient. Un lien très particulier est établi, et j’ai découvert que j’aime être un guide qui amène mes patients à réfléchir, à réaliser leur propre potentiel et à cette motivation qui grandit session après session. J’aime beaucoup ce processus, car j’ai le sentiment que c’est un travail bidirectionnel, du patient et de moi-même.

 

What interests you the most in your work ?

In my work as a physiotherapist in mental health I find motivations continuously. But if I have to choose, one is precisely how observing how a person moves I can extract so much information about the relationship between his/her body and his/her mind. Discover as a physiotherapist the concept of « movement quality ». It was an intense work since, I discovered that as a physiotherapist my eyes had been « educated » to detect anomalies, pathological movements and, in general, everything that we have always been told is « wrong ». Suddenly I realized that I was not able to see how a person moves with his/her whole being: his/her body, his/her inner workings, his/her thoughts and emotions, his/her « I ». Thanks to physiotherapy in mental health, this way of « seeing » has changed, and movement has become a diagnostic and pathway for mental health and I love that sense of discovery. No doubt, my other great interest is the relationship between the physiotherapist and the patient. A very special bond is established, and I have discovered that I love being a guide, taking my patients to reflect, to realize their own potentials and to that motivation that grows session after session. I really enjoy that process because I have the feeling that it is a bidirectional work of both, the patient and myself.

En mi trabajo como fisioterapeuta en salud mental encuentro motivaciones continuamente. Pero si tengo que elegir, una es precisamente cómo observando cómo se mueve una persona puede extraerse tanta información sobre la relación entre su cuerpo y su mente. Descubrir como fisioterapeuta el concepto de “calidad de movimiento”. Fue un intenso trabajo ya que, decubrí que como fisioterapeuta mis ojos había sido “educados” para detectar anomalías, movimientos patológicos y, en general, todo aquello que siempre nos han dicho que está “mal”. De repente me di cuenta de que no era capaz de ver cómo se mueve una persona con todo su ser: su cuerpo, su funcionamiento interno, sus pensamientos y emociones, su “yo”. Gracias a la fisioterapia en salud mental esta forma de “ver” ha cambiado, y el movimiento se ha convertido en diagnóstico y vía para la salud mental y me encanta esa sensación de descubrimiento. Sin duda mi otro gran interés es la relación entre el fisioterapeuta y el paciente. Se establece un vínculo muy especial y he descubierto que me encanta ser guía, llevar a mis pacientes a reflexiones, a darse cuentas sobre sus propios potenciales y a esa motivación que crece sesión tras sesión. Realmente disfruto mucho de ese proceso porque tengo la sensación de que es un trabajo bidireccional tanto del paciente como de mí misma.

 

Selon toi, quelle est la place du physiothérapeute dans la société d’aujourd’hui?

Je pense que le rôle du physiothérapeute dépend beaucoup de la société dans laquelle il se trouve. Faire ce Master et apprendre à connaître mes collègues m’a permis de prendre conscience des différences qui existent entre les pays en matière de physiothérapie. Mais nous sommes pratiquement tous d’accord sur les mêmes problèmes: nous sommes tous connus dans la société, nous avons tendance à être des professionnels valorisés par les patients, mais nous ne sommes pas toujours valorisés économiquement et dans les politiques de santé. Je pense que petit à petit, les domaines « moins connus » de la physiothérapie vont de plus en plus loin, nous gagnons en valeur et la voix et les recommandations des physiothérapeutes sont de plus en plus entendues. Je pense que le rôle du physiothérapeute est aujourd’hui un professionnel qui a beaucoup à dire et à contribuer aux soins de santé et qui gagne en importance … même si nous devons travailler dur pour nous assurer que cette réalité.

According to you, what is the physiotherapist’s place in today’s society ?

I think that the physiotherapist’s role depends a lot on the society in which he or she is. Doing this master’s degree and getting to know my colleagues has allowed me to be aware about the differences that exist in physiotherapy between different countries. But practically all of us agree on the same problems: we are all known in society, we tend to be professionals positive valued by patients, but we are not always valued economically and in health policies. I think that, little by little, the « lesser known » fields of physiotherapy are getting farther and farther, we are becoming more valued and the voice and recommendations of physiotherapists is increasingly heard. I think that the role of the physiotherapist today is a professional who has a lot to say and to contribute to health care, and who is gaining in importance … although we have to work hard to make sure it is a reality.

Creo que el papel del fisioterapeuta depende bastante de la sociedad en la que se encuentre. Realizar este máster y conocer a mis compañeros me ha permitido ser consciente de las diferencias que existen en fisioterapia entre los diferentes países. Pero prácticamente todos coincidimos en los mismos problemas: todos somos conocidos en la sociedad, solemos ser profesionales bastantes valorados por los pacientes, pero no siempre solemos ser igualmente valorados a nivel económico y en políticas sanitarias. Creo que poco a poco los campos “menos conocidos” de la fisioterapia van llegando cada vez más lejos, cada vez somos más valorados y la voz y las recomendaciones de los fisioterapeutas es cada vez más escuchada. Creo que el papel del fisioterapeuta hoy en día es el de un profesional que tiene mucho que decir y que aportar en cuando a los cuidados de la salud, y que va ganando en importancia…aunque tenemos que trabajar duro para asegurarnos de que sea una realidad.

 

Quel est le rôle du physiothérapeute en Santé Mentale dans les services de soins ? et plus précisément en Espagne?

Malheureusement, la situation de la Santé Mentale en Espagne a beaucoup à faire pour s’améliorer. Un rapport de l’OCDE, publié en 2014, place l’Espagne parmi les huit pays comptant le moins d’hôpitaux psychiatriques publics. Et bien que la Santé Mentale soit progressivement mieux connue, la vérité est que les ressources mises à disposition sont rares. Daniel Catalán a été le premier à introduire la physiothérapie en Santé Mentale en Espagne. En 2007, il a publié la première thèse de Doctorat sur la physiothérapie en Santé Mentale. Depuis lors, le nombre de physiothérapeutes en Santé Mentale n’a cessé de croître et nous comptons actuellement des dizaines de physiothérapeutes, travaillant dans différents domaines: enseignement, centres psychiatriques… mais il reste sans doute beaucoup à faire. La physiothérapie en Santé Mentale est encore mal connue, mais elle a beaucoup à offrir et de plus en plus de gens s’y intéressent.

What is the role of the mental health physiotherapist in patient care services ? and specifically in Spain ?

Unfortunately, the Mental Health situation in Spain has much to improve. An OECD report published in 2014, places Spain among the eight countries with the least public psychiatric hospitals. And although little by little there is a greater awareness about Mental Health, the truth is that the resources used are scarce. Daniel Catalán was the first person to introduce physiotherapy in Mental Health in Spain and in 2007 he published the first doctoral thesis on physiotherapy in mental health. Since then, the number of physiotherapists in mental health has not stopped growing and we are currently dozens of physiotherapists, working in different areas: teaching, psychiatric centers … but there is undoubtedly a lot to do. Physical therapy in mental health is still quite unknown, but it has a lot to offer and more and more people are interested in it.

Desgraciadamente, la situación de la salud mental en España tiene mucho que mejorar. Un informe de la OCDE publicado en el 2014, sitúa a España entre los ocho países con menos hospitales psiquiátricos públicos. Y aunque poco a poco hay una mayor sensibilización sobre la salud mental, lo cierto es que los recursos utilizados son escasos. Daniel Catalán fue la primera persona en introducir la fisioterapia en salud mental en España y en 2007 publicó la primera tesis doctoral sobre fisioterapia en salud mental. Desde entonces el número de fisioterapeutas en salud mental no ha dejado de crecer y actualmente somos docenas de fisioteraeutas trabajando en diferentes ámbitos: docencia, centros psiquiátricos… pero sin duda queda mucho por hacer. La fisioterapia en salud mental aún es bastante desconocida, pero tiene mucho que ofrecer y cada vez hay más personas interesadas en ella.

 

Que voyez-vous comme défis futurs de la physiothérapie ?

Je crois que la physiothérapie, en tant que science de la santé si dynamique, relève un défi constant, mais je voudrais en mentionner principalement deux: le premier est la libération du stéréotype du physiothérapeute.
Commencez à changer l’image mentale de la personne qui « fournit des massages » et soulage les maux de dos, ou vous aide à récupérer en cas de fracture, par un professionnel de la santé qui a beaucoup à apporter dans tous les domaines du quotidien; depuis le lieu de travail, au niveau sexuel, éducatif, psychologique, etc… jusqu’à un niveau économique et social global.

L’autre défi important, à mon avis, sera la véritable considération de la physiothérapie en tant qu’outil de prévention en santé. Je pense que bien que nous travaillions dur pour que la physiothérapie participe aux politiques de prévention en sciences de la santé, mais la présence de physiothérapeutes n’est pas aussi importante qu’elle devrait l’être. S’il est vrai que de plus en plus de mesures connexes sont adoptées à cet égard, telles que l’exercice physique, je pense qu’il serait important que les physiothérapeutes participent davantage à ces plans de prévention et à la société en général.

What do you see as the future challenges of physiotherapy ?

I believe that physiotherapy, because it is such a dynamic science of health, lives a constant challenge, but I would mainly mention two: one, is the liberation of the stereotype of the physiotherapist. Begin to change the mental image of that person who « provides massage » and relieves back pain or helps you recover if you break a bone, by a health professional who has much to contribute in all areas of day to day; from the working place, sexual, educational, psychological, etc … level up to a global economic and social level.

The other important challenge that I believe will be the REAL consideration of physiotherapy as a tool for the prevention of health. I think that although we work hard for physiotherapy to participate in prevention policies in health sciences, the presence of physiotherapists is not as important as it should be. Although it is true that more and more related measures are being adopted in this regard, such as physical exercise, I think it would be important to have greater participation of physiotherapists in these health prevention plans and in society in general.

Creo que la fisioterapia, por ser una ciencia de la salud tan dinámica vive un reto constante, pero principalmente citaría dos: uno, es la liberación del estereotipo del /la fisioterapeuta. Empezar a cambiar la imagen mental de esa persona que “proporciona masajes” y alivia el dolor de espalda o que te ayuda a recuperarte si te rompes un hueso, por un profesional sanitario que tiene mucho que aportar en todas las áreas del día a día; desde el nivel laboral, sexual, educativo, psicológico, etc… hasta a un nivel global económico y social. El otro importante reto que creo que será la consideración REAL de la fisioterapia como herramienta de prevención de la salud. Creo que aunque se trabaja duro para que la fisioterapia participe de las políticas de prevención en ciencias de la salud, la presencia de fisioterapeutas no es tan importante como debiera. Aunque es cierto que se adoptan cada vez más medidas relacionadas en este sentido, como el ejercicio físico, creo que sería importante que hubiese mayor participación de fisioterapeutas en estos planes de prevención de la salud y en la sociedad en general.

 

Peux-tu nous parler du BBAT et de ton sujet de recherche de Master ?

En travaillant dans le domaine du handicap (en particulier avec les enfants), j’ai eu des contacts étroits avec les soignants et les membres de la famille: leurs peurs, leurs inquiétudes, leur épuisement, leur tristesse … Je pense que les proches aidants sont ces personnes que la société ignore pratiquement, mais ils font preuve d’une énorme renonciation dans leur propre vie, à prendre soin de personnes à charge, parfois, pendant des décennies. Il s’agit d’une population avec une incidence élevée de problèmes de santé mentale; dans le cas des parents d’enfants handicapés: dépression, anxiété et épuisement professionnel.

En tant que physiothérapeute, j’ai pensé qu’en plus de prêter attention aux enfants handicapés, je devais faire quelque chose avec ces personnes, et ce fut le thème de mon mémoire de Master: « Expérience et évolution de la qualité du mouvement dans un groupe de BBAT composé de parents d’enfants handicapés, en intervention précoce « .

L’expérience, pour moi, ne pouvait être plus belle. Travailler avec les mères de ces enfants m’a permis de redécouvrir de nombreux processus physiques et mentaux de l’être humain (négations, blocages, douleur, gestion des émotions). Et en même temps, je me suis découverte capable de détecter tous ces changements dans la façon dont la personne bouge… Pour observer comment quelque chose avait changé dans leur vie à travers nos sessions hebdomadaires, nos réflexions et comment la motivation, après un long moment, est enfin entré dans leur vie.

Évidemment, leur situation en tant que proche aidant n’a pas changé, mais la façon de la gérer, et c’était l’objectif principal de mon travail, de donner la priorité à prendre soin de soi: ne pas être identifiés comme des « soignants », mais comme des êtres humains dans le sens le plus holistique et avec le même droit de « prendre soin » d’eux-mêmes. Ils ont tous manifesté le désir de poursuivre la thérapie … et bien sûr de continuer en tant que thérapeute!

Can you tell us about the Basic Body Awareness Therapy and your Master’s research ?

When working in the field of disability (specifically with children), I have had close contact with caregivers and family members: their fears, worries, exhaustion, sadness … I think caregivers are those people, that society practically ignores, but they make a huge renunciation in their own lives to care for dependents, sometimes, for decades. A population with a high incidence of mental health problems; in the case of parents of children with disabilities: depression, anxiety and burn-out. As a physiotherapist I felt that, in addition to giving attention to children with disabilities, I had to do something with these people, and this was the theme of my master’s thesis « Experience and changes in movement quality in a BBAT group of parents of children with disabilities in Early Intervention « .

The experience, for me, could not be more beautiful. Working with the mothers of these children has allowed me to rediscover so many physical and mental processes of the human being (negations, blockages, pain, emotional management). And at the same time, discover myself being able to detect all these changes in the way a person moves … To observe how something had changed in their lives through our weekly meetings, reflections, and how motivation, after for a long time, has finally come into their lives.

Obviously, their situation as caregivers has not changed, but the way of managing it and what, for me was the main focus of my work, give priority to self-care : not to be identified as « caregivers », but as human beings in the most holistic sense and with the same right to « be taken care of » by themselves. They all showed a desire to continue with the therapy … and of course to continue as a therapist !

Al trabajar en el ámbito de la discapacidad (en concreto con niños), he podido tener un contacto cercano con los cuidadores y familiares: sus temores, preocupaciones, agotamiento, tristeza… Creo que los cuidadores son esas personas, que la sociedad prácticamente ignora, pero que hacen una enorme renuncia en sus propias vidas para cuidar a personas dependientes, en ocasiones, durante décadas. Una población con una importante incidencia de problemas en salud mental; en el caso de padres de niños con discapacidad: depresión, ansiedad y burn-out. Como fisioterapeuta sentía que, ademas de dar atención a los niños con discapacidad, tenía que hacer algo con estas personas, y esta fue la temática de mi tesis de master “Experiencia y cambios en la calidad de movimiento en un grupo de BBAT de padres de niños con discapacidad en Atención Temprana”.

La experiencia, para mí, no pudo ser más bella. Trabajar con las madres de estos niños me ha permitido redescubrir tantos procesos físicos y mentales del ser humano (negaciones, bloqueos, dolor, gestión emocional). Y a la vez, descubrirme a mi misma siendo capaz de detectar todos estos cambios en la forma en la que se mueve una persona… Poder observar cómo algo había cambiado en sus vidas con nuestros encuentros semanales, reflexiones, y cómo la motivación, después de bastante tiempo se había colado en sus vidas. Lo poderoso que es el movimiento y este diálogo entre el cuerpo y la mente.

Obviamente, su situación como cuidadoras no ha cambiado, pero si la forma de gestionarlo y lo que, para mí fue el eje principal de mi trabajo, dar prioridad al autocuidado: a no identificarse como “cuiadadoras”, sino como seres humanos en el sentido más holístico y con el mismo derecho a “ser cuidadas” por ellas mismas. Todas mostraron deseos de continuar con la terapia… y yo por supuesto de continuar como terapeuta !

 

As-tu un message pour les physiothérapeutes francophones qui ne connaissent pas le domaine de la Santé Mentale et les approches corps-esprit telles que le BBAT…? 

Je dirais que, en tant que physiothérapeutes, nous le devons aux soins de santé et que, même si nous avons été associés à la « santé physique », nous ne pouvons pas oublier que le terme santé comprend également l’importance du soin de l’esprit. Nous avons toujours eu une certaine composante « psychologique » parce que nous sommes les professionnels de la santé qui passent le plus de temps avec nos patients. La relation entre le physiothérapeute et le patient a toujours été spéciale, et nous avons sans aucun doute tous rencontré un patient souffrant de problèmes de dépression, d’anxiété, de douleur chronique, etc…

La physiothérapie en Santé Mentale est une spécialité qui permet, par le mouvement, de travailler avec ce dialogue entre le corps et l’esprit, en traitant l’être humain comme il se doit: un tout. J’encourage tous les physiothérapeutes à explorer ce domaine merveilleux, qui offre également d’énormes possibilités. Personnellement, ma conception de la physiothérapie et de l’être humain a changé.

Do you have a message for francophone physiotherapists who do not know the field of mental health and body-mind practice as such as BBAT,…?

I would say that, as physiotherapists, we owe it to health care, and that, although we have been associated with « physical health », we can not forget that the term health also includes the importance of the care of the mind. We have always had a certain « psychological » component because we are the health professionals who spend most time with our patients. The physiotherapist-patient relationship has always been special and without a doubt, we have all encountered a patient with problems of depression, anxiety, chronic pain, etc. Physical therapy in mental health is a specialty that allows, through movement, to work with this dialogue between the body and the mind, treating the human being as what it should be: a whole. I certainly encourage all physiotherapists to explore this wonderful field, which also has enormous possibilities. Personally, my concept of physiotherapy and of the human being has changed.

Les diría que, como fisioterapeutas, nos debemos al cuidado de la salud, y que, aunque se nos ha asociado a la “salud física”, no podemos olvidar que el término salud recoge también la importancia del cuiado de la mente. Siempre hemos tenido un cierto componente “psicológico” por ser los profesionales de la salud que más tiempo pasamos con nuestros pacientes. La relación fisioterapeuta-paciente siempre ha sido especial y sin duda, todos nos hemos encontrado con algún paciente con problemas de depresión, ansiedad, dolor crónico, etc. La fisioterapia en salud mental es una especialidad que permite, a través del movimiento, trabajar con este diálogo entre el cuerpo y la mente, tratando al ser humano como lo que debe ser: un todo. Sin duda animo a todos los fisioterapeutas a que exploren este maravilloso campo que, además, tiene enormes posibilidades. Personalmente ha cambiado mi concepto de la fisioterapia y del ser humano.

 

Quels sont tes futurs projets ?

Eh bien, à l’heure actuelle, compte tenu de la situation qui a déjà été exposée à propos de la physiothérapie en Santé Mentale en Espagne, l’un de mes principaux projets est la diffusion de ce domaine de la physiothérapie, tant auprès des patients que des associations et des milieux éducatifs. D’autre part, j’aimerais continuer à travailler avec mes groupes BBAT et ouvrir de nouvelles pistes de recherche sur les effets de la BBAT dans différentes populations. Je m’intéresse particulièrement aux personnes menacées d’exclusion sociale: réfugiés, proches aidants, personnes avec des problèmes de dépendance… Nous devons prendre soin de ces groupes et les inclure à la société.

What are your future projects ?

Well, at this time, given the situation that previously explained about physiotherapy in mental health in Spain, one of my main projects is the dissemination of this field of physiotherapy, both to patients, associations and educational settings. On the other hand I would like to continue working with my BBAT groups and open new lines of research on the effects of BBAT in different populations. I am especially interested in populations at risk of social exclusion: refugees, caregivers, addiction problems … We must take care and empower these groups in the face of society.

Bueno, en estos momentos, dada la situación que antes explicaba sobre la fisioterapia en salud mental en España, uno de mis principales proyectos es la divulgacion de este campo de la fisioterapia, tanto a pacientes, como asociaciones y ámbitos educativos. Por otra parte me gustaría continuar trabajando con mis grupos de BBAT y abrir nuevas líneas de investigación sobre los efectos del BBAT en diferentes poblaciones. Me interesan especialmente poblaciones en riesgo de exclusión social: refugiados, cuidadores, problemas de adicción… Hay que dar cuidado y empoderar estos colectivos de cara a la sociedad.

 

As-tu des rêves en tant que physiothérapeute en Santé Mentale ?

Mon rêve en tant que physiothérapeute en Santé Mentale est que, précisément, la physiothérapie en Santé Mentale atteigne tous les domaines où elle est nécessaire (c’est-à-dire pratiquement tous les endroits). Que la relation entre le corps et l’esprit ne soit pas perçue comme quelque chose d’aussi lointain et intangible; De nos jours, les neurosciences ont beaucoup à offrir, outre de nombreuses preuves scientifiques, nous commençons dès maintenant à considérer l’homme comme tel: un tout. Et bien sûr, je rêve que le jour où parler de Santé Mentale soit aussi normal que de dire que l’on a mal aux dents, et que la stigmatisation dont des milliers de personnes souffrent jour après jour, disparaisse.

Je suppose (et j’espère) que ce n’est qu’une question de temps avant que ces rêves se réalisent, mais pour cela les physiothérapeutes en Santé Mentale ont beaucoup à combattre … et je serai là.

Do you have dreams as a physiotherapist in mental health ?

My dream as a physiotherapist in mental health is that, precisely, mental health physiotherapy reaches all areas where necessary (that is, practically all places). That the relationship between the body and the mind is not seen as something so distant and intangible; Nowadays, neuroscience has much to offer besides ample scientific evidence that tells us that from this very moment we begin to consider the human being as it is: a whole. And of course, I dream on the day when talking about mental health is as normalized as who says it has a toothache, and the stigma that thousands of people suffer day after day disappears.

I suppose (and I hope) that it is only a matter of time before these dreams come true, but for that the physiotherapists in mental health have a lot to fight … and there I will be.

Mi sueño como fisioterapeuta en salud mental es que, precisamente, la fisioterapia en salud mental llegue a todos los ámbitos donde sea necesaria (es decir, prácticamente todos los lugares). Que la relación entre el cuerpo y la mente no se vea como algo tan lejano e intangible; hoy dia la neurociencia tiene mucho que aportar además de amplia evidencia científica que nos dice que desde este mismo momento se empiece a considerar el ser humano como lo que es: un todo. Y por supuesto, que llegue el día en el que hablar de salud mental esté tan normalizado como quien dice que tiene un dolor de muelas, y desaparezca el estigma que miles de personas sufren día tras día. Supongo (y espero) que es cuestión de tiempo que estos sueños se hagan realidad, pero para eso los fisioterapeutas en salud mental tenemos mucho que luchar…y allí estaré.

 

 

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